Zoom sur les ruptures conventionnelles en 2018
L’année 2018 a été marquée par une forte augmentation des ruptures conventionnelles. Ce dispositif, mis en place en 2008, permet à un employé et son employeur de se séparer d’un commun accord, plutôt que de passer par une démission ou un licenciement. Dans cet article, nous allons analyser l’évolution de ce phénomène au cours de l’année 2018.
Chiffres clés des ruptures conventionnelles en 2018
Selon les données du ministère du Travail, le nombre de ruptures conventionnelles a atteint un niveau record en 2018 avec près de 437 700 contrats signés, soit une hausse de 3,9% par rapport à 2017. Cette hausse concerne aussi bien les cadres que les non-cadres, même si la progression est plus importante pour ces derniers (+4,6% contre +2,6% pour les cadres).
Répartition géographique
Les régions les plus touchées par cette augmentation sont l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine. Les départements qui ont connu la plus forte croissance du nombre de ruptures conventionnelles sont Paris, les Hauts-de-Seine et le Rhône.
Profils des salariés concernés
Les salariés ayant le plus recours aux ruptures conventionnelles sont majoritairement des hommes (57%) et ont entre 30 et 49 ans (61%). Les secteurs d’activité les plus concernés sont l’industrie, la construction et les services.
Les raisons de cette hausse
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation du nombre de ruptures conventionnelles en 2018. Tout d’abord, ce dispositif est devenu au fil des années un outil privilégié pour les employeurs et les salariés afin de mettre fin à un contrat de travail de manière négociée et sécurisée.
Un contexte économique favorable
Ensuite, le contexte économique a également joué un rôle dans cette évolution. En effet, la croissance économique française a été solide en 2018, ce qui a incité les entreprises à recruter. Dans ce contexte, les ruptures conventionnelles ont pu être utilisées comme un moyen de faciliter la mobilité professionnelle des salariés et d’adapter les effectifs aux besoins des entreprises.
Les effets de la réforme du code du travail
Enfin, il ne faut pas négliger l’impact de la réforme du code du travail mise en œuvre par le gouvernement en 2017. Cette réforme a notamment introduit les ruptures conventionnelles collectives, qui permettent aux entreprises de réaliser des plans de départs volontaires sans passer par un plan social. Ce nouveau dispositif a été utilisé par plusieurs grandes entreprises françaises en 2018, contribuant ainsi à la hausse globale du nombre de ruptures conventionnelles.
Les conséquences pour le marché du travail
Cette augmentation des ruptures conventionnelles a plusieurs conséquences sur le marché du travail. D’une part, elle permet à certains salariés de bénéficier d’une indemnisation chômage plus favorable que lors d’une démission, ce qui peut faciliter leur reconversion professionnelle.
Une meilleure fluidité du marché du travail
D’autre part, les ruptures conventionnelles contribuent à une meilleure fluidité du marché du travail en favorisant la mobilité professionnelle et géographique des salariés. En effet, elles rendent possible des transitions professionnelles entre deux emplois sans passer par une période de chômage ou de recherche d’emploi.
Des risques potentiels pour les salariés
Cependant, cette tendance à la hausse des ruptures conventionnelles n’est pas sans risque pour les salariés. Certains experts estiment que ce dispositif peut parfois être utilisé abusivement par les employeurs pour contourner les procédures de licenciement et ainsi éviter de payer certaines indemnités.
Quel avenir pour les ruptures conventionnelles ?
Face à ces enjeux, il est essentiel de continuer à évaluer l’impact des ruptures conventionnelles sur le marché du travail et de veiller à ce que ce dispositif reste un outil au service des salariés et des entreprises. Pour cela, il pourrait être envisagé de mieux encadrer les pratiques et de renforcer les contrôles afin de prévenir les éventuels abus.
En parallèle, il serait également pertinent de mener des études pour mieux comprendre les motivations des salariés et des employeurs lorsqu’ils ont recours aux ruptures conventionnelles. Cela permettrait d’identifier les secteurs où ce dispositif est particulièrement adapté, mais aussi ceux où il pourrait être nécessaire de trouver d’autres solutions pour accompagner la mobilité professionnelle et sécuriser les parcours de carrière.